GARY JEFFRIES: I Ain’t Done Yet (2017)

Musicians:

Gary Jeffries – guitar & vocals
Chad Clark – drums
John Goodwin – guitar & dulcimer
Chris Turbis – keyboards

Titles:

1. Country Born Blood
2. Deeper Shade Of Blue
3. Dixie Crush
4. Fell In Love On The Bayou
5. Get What's Comin'
6. Mad Dog Saloon
7. One Time Long
8. She's Got Me Callin'
9. Smokin' Gun
10. Ticket On The Train
11. Who'll Stop The Rain
12.
You Got Your Ways
13. Ain't Done Yet
14. John David

On ne présente plus Gary Jeffries, un artiste qui a œuvré pour le southern rock au sein de groupes comme Alligator Stew ou The Regulators, puis en carrière solo. Alors, que nous a-t’il réservé pour son dixième album ? Autant le dire tout de suite, le résultat est mitigé. Au titre des bonnes choses, certains morceaux se défendent plutôt bien comme « Country born blood » (un rock syncopé au tempo médium avec des solos de piano et de guitare courts mais efficaces) ou « Deeper shade of blue » (une ballade rock mid tempo avec une progression d’accords mélodique et un excellent solo de six-cordes).« Dixie crush » démarre par une intro typiquement sudiste pour continuer en southern rock au tempo moyen avec une bonne slide. Encore un bon southern rock un poil plus rapide avec « Fell in love on the bayou » et son solo de gratte costaud. « Ain’t done yet » cartonne honnêtement et fait taper du pied en respectant la règle d’or : bon rock et bon solo de gratte ! On déplore cependant l’absence de solos de guitare sur « Get what’s comin’ » (un country-rock rapide avec harmonica) et sur la ballade country « Who’ll stop the rain ». On remarque également que Gary Jeffries a réenregistré deux titres déjà présents sur l’album d’Alligator Stew (« First taste of… »). D’abord, « Mad dog saloon » à l’ambiance « old west » et aux accents musicaux des Appalaches (harmonica et banjo). C’est bien vu mais deux défauts viennent ternir l’ensemble : une slide trop discrète et l’absence de solo de six-cordes. Ensuite, le swinguant et mélodique « One time too long » avec un solo de piano mélodieux mais sans solo de guitare, Gary se contentant de jouer des phrases en retrait. Bon, tout cela n’est pas si mal mais il faut quand même tenir compte du revers de la médaille. En effet, plusieurs morceaux se révèlent fort peu originaux en raison du choix d’un tempo médium trop lent : « She’s got me callin’ » (avec un solo mélodique mais peu inventif), « Smokin’ gun » (poussif et sans solo), « Ticket on the train » (avec des arrangements de banjo et d’harmonica en fond) et « You got your ways » (avec une trop courte intervention de guitare en son clair). Et n’oublions pas « John David » au rythme syncopé et lourdingue, avec juste un peu de slide en arrière-plan et sans solo de gratte. Un comble pour une chanson qui raconte l’histoire d’un guitariste ! Cet album se révèle donc relativement inégal avec des morceaux efficaces d’un côté et des titres mid tempo plus banals de l’autre. Ajoutons à cela une six-cordes trop discrète, voire inexistante dans certains cas. Gary Jeffries a sans doute eu tendance à privilégier les textes par rapport à la musique (on s’en rend d’ailleurs compte si on écoute attentivement les paroles). Un choix artistique qui peut se comprendre. Mais au final, la guitare est la grande perdante. Dommage !

Let the guitar play !

Olivier Aubry